C’est dimanche. Je cherche sur le web un sujet pour vous. Premier arrêt : Le Courrier international. En une, un article de Lluís Bassets sur Sarkozy , le premier accuse le second de se «vautrer dans l’exhibitionnisme» en plus de souffrir d’une «incurable hypertrophie de l’ego». Bon, d’accord, me dis-je, encore ce babillage sur les frasques de l’hyperprésident français, passons. Quelques jours plus tard, les médias occidentaux font leurs choux gras de la visite en Grande-Bretagne du couple Sarkozy-Bruni. Qu’est-ce que le président peut bien foutre outre-Manche? Allez savoir. Par contre, oh mon dieu, que la princesse Bruni est charmante, élégante, craquante. D’autres anecdotes passionnantes refont immédiatement surface : Sarko envoie chier un pêcheur, Sarko baise Bruni et lui fait construire un studio à L’Élysée pour qu’elle puisse enregistrer ses magnifiques chansons, Sarko se défonce avec son pote Poutine, etc. Pour avoir l’heure juste sur les cruciales aventures de Sarko, les médias assurent, allez-y, gavez-vous. Si vous tenez en revanche à vous renseigner sur la détérioration des relations franco-allemandes, qui ne serait pas étrangère aux initiatives du président français dans le cadre de sa politique méditerranéenne, bonne chance. Voilà, je tiens mon sujet, et voici ma question : doit-on reprocher au chef de la République de jouer les stars hollywoodiennes ou devrions-nous plutôt nous en prendre aux médias qui trop souvent délaissent leurs responsabilités fondamentales (information, enquête, etc.) en s’abaissant au niveau des plus infectes feuilles de choux de la presse «people»? Et de manière plus large : Fait-on du journalisme de con pour les cons ou des cons en faisant du journalisme de con?