Je plongeais récemment dans de vieux trucs, genre Mounier, le personnalisme, toute la floppée des humanistes chrétiens, et puis je suis devenu triste. De voir l’homme aujourd’hui, réduit à son expression consumériste, tous organes sexuels devant, animal fou qu’on a pas le courage de lui mettre une balle dans la tête. Combien d’années encore de ce passage du vide, d’entre deux coups de vent? Il faut remplir l’homme. Le remplir d’une conscience, depuis longtemps flétrie, sacrifiée tous les jours. Le remplir donc, et lui donner une batte de baseball, extension fibreuse de son essence retrouvée. Qu’il en fasse usage comme il lui semblera approprié. Il y a tant de choses à défoncer. Centres d’achat où vont s’expurger toutes les strates d’insignifiances accumulées. La matière nous pèse, il importe de la réduire à ce qu’elle est, vidée de sens, de valeur, un amas d’atomes et c’est tout. L’individu retrouvé, le vrai, à la fine pointe de son potentiel, l’individu dangeureux, menace pour l’ordre, etc. Pas cet individu/sac réutilisable, urne à cochonneries, gosier sans fond. Tout ça doit mal finir. Dans le feu et la poussière. Je peux pas ne pas me rappeler la question de Péloquin: « Vous êtes pas tannés de mourir, bandes de caves? » Je peux pas croire que la frénésie attardée du boxing day peut pas être retournée contre eux qui l’alimente et l’attise. Quand est-ce qu’on va faire la file devant le Centre Shop du Futur en Haute Fidélité, avec seulement cette fois-ci nos battes de baseball dans la main?
Joyeux Noël. Le p’tit Jésus est ben fier de nous.