À l’approche de l’hiver, certaines personnes se posent la question suivante: devrais-je me faire vacciner contre l’influenza (grippe)? Nous entendons à la fois des arguments en faveur et en défaveur de la vaccination, nous pouvons donc nous demander si elle possède vraiment les bienfaits qu’elle prétend détenir. De tels arguments semblent avoir des conséquences évidentes sur la santé publique ainsi que sur les campagnes de vaccination nationale.
L’être humain vit avec des pathogènes (bactéries, virus et parasites) pouvant être mortels ou occasionner des maladies plus ou moins graves. Depuis longtemps, nous tentons de les combattre par différents moyens dont l’un d’eux est la vaccination. Les Chinois pratiquaient, dès le XIe siècle, la valorisation: il s’agissait d’inoculer une forme peu virulente de la variole. Cette procédure s’est ensuite progressivement répandue pour atteindre l’occident au XVIIIe siècle 1. Par la suite, Edward Jenner décida d’inoculer à un enfant du pus prélevé chez une femme atteinte de la vaccine (variole des vaches). Quelques mois plus tard, il inocula la version humaine de la variole à cet enfant, et il observa que celui-ci était immunisé contre ce virus. L’immunisation de l’enfant fut causée par le fait que la vaccine et la variole humaine sont deux variantes très similaires du même virus. Donc, la réponse immunitaire engendrée par la vaccine réussit à produire des anticorps qui peuvent réagir avec le virus de la variole humaine. Plus tard, en 1886, Louis Pasteur expliqua le principe de la vaccination telle que nous la connaissons aujourd’hui après un premier essai concluant de vaccin contre la rage sur un enfant. Le but de la vaccination consiste à induire la production d’anticorps spécifique contre une maladie donnée en inoculant le pathogène sous forme inactivée ou atténuée2.
Les effets bénéfiques de la vaccination
L’avènement de la vaccination a permis d’éradiquer certaines maladies qui étaient fréquentes il y a 50 ans, telles que la variole pour ne donner que cet exemple. Pour d’autres pathogènes, sans parvenir totalement à les faire disparaître, le vaccin aura permis une diminution radicale du nombre d’infections. Par exemple, le vaccin contre la Polio, créé en 1964, réussit en seulement 10 ans à éradiquer complètement ce virus en Amérique centrale, en Russie et en Asie, et permit une diminution marquée du nombre de cas en Afrique3.
La vaccination ne possède pas seulement des avantages sur le plan social, mais aussi sur le plan économique. En effet, chaque dollar investi dans le programme de vaccination contre la rougeole rapporte 2,61 $ au gouvernement qui se voit éviter la prise en charge très coûteuse d’un malade4.
Les effets néfastes de la vaccination
La vaccination est généralement sans danger, mais chez certains individus des effets secondaires inquiétants peuvent être observés. Prenons la vaccination contre l’influenza (grippe), si certaines personnes n’ont seulement qu’une légère douleur au site d’inoculation, d’autres ressentiront des effets comme une paralysie (0,2% des vaccinés), de la fièvre (7,1%), une réaction allergique (3,3%) ou des étourdissements (9,1%)5.
De plus, des rumeurs circulent sur certains vaccins, comme celui contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (MMR). Ils pourraient causer certaines maladies comme l’autisme ou la sclérose en plaques. Cependant, aucune recherche scientifique n’a réussi à prouver ces affirmations. Toutefois, suite à l’observation d’effets secondaires importants, la Grande-Bretagne décida d’arrêter la vaccination contre le MMR. Durant cette période d’arrêt, on nota une recrudescence du nombre de cas de ces différentes maladies. Il serait donc important de continuer la vaccination aussi longtemps qu’il n’existe pas de preuves concrètes d’effets néfastes1-2.
Avec l’arrivée de la vaccination, à la fin du XVIIIe siècle, on observa des avantages sur le plan social, par la diminution du nombre de cas d’infections pour certaines maladies ce qui entraîne une diminution de la mortalité de la population ainsi qu’une population active plus apte au travail. Sur le plan économique, la réduction de l’hospitalisation due à la vaccination permet au gouvernement de faire des économies sur les coûts du système de santé et ainsi pouvoir investir ces sommes dans d’autres secteurs économiques. Le docteur Cohen-Solal résume bien l’état de pensée des médecins et des immunologistes: «Toute vaccination, comme tout acte médical actif, peut comporter un risque; mais ici le risque est si infime, quasi inexistant, au regard de la sécurité garantie par la vaccination, que son intérêt fondamental ne doit pas se discuter»2.
Comme la vaccination est le meilleur moyen de prévention, en ce moment, contre certains maux, il est important de continuer à l’utiliser, et ce, jusqu’à ce que la science trouve un moyen plus efficace de combattre ces maladies.
Notes
1. Prescott, Lansing M. et autres, Microbiologie, Bruxelles, Édition DeBoeck Université, 2003, p. 764-766.
2. Janeway, Charles A. et autres, Immunobiology, the immune system in health and disease, New York, Garland Science, 2005, p. 642-646.
3. Goldsby, Richard A. et autres, Immunology, New York, W.H. Freeman and Compagny, 2003, p. 413-422.
4. Santé Canada, La vaccination pour la santé : Vers l’atteinte de nos objectifs nationaux [en ligne] <http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/minist/health-sante/speeches-discours/1996_12_08_f.html>. Consulté le 08-11-2007.
5. Agence de la Santé publique du Canada, EFFETS SECONDAIRES ASSOCIÉS AU VACCIN ANTIGRIPPAL : RÉSULTATS DE LA SURVEILLANCE PASSIVE, CANADA 2001-2002, [en ligne] 8 pages. <http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/02vol28/rm2823fa.html#tab1>. Consulté le 28-10-2007.