Ça y est, le Canada passe en mode électoral et l’environnement sera vraisemblablement un des sujets qui seront abondamment débattus. Les libéraux s’épuiseront à vulgariser leur « Tournant vert », alors que le Bloc Québécois, le NPD et le Parti Vert s’acharneront aussi à défendre leur vision des enjeux écologiques de l’heure tout en pourfendant les Conservateurs dont l’insouciance en la matière est en voie de devenir légendaire.
En parallèle, il sera assurément intéressant de suivre comment les démocrates et le républicains préciserons leurs plans respectifs de protection de l’environnement en ces temps de promesses démagogiques. Je me questionne allégrement sur l’influence que pourra exercer les prises de position de part et d’autre de la plus grande frontière terrestre. Je n’irais pas jusqu’à dire que les électeurs américains se laisseront divertir par quelques envolées écologistes canadiennes ou même le résultat des élections canadiennes, mais ignorer l’interdépendance environnementale des deux pays reviendrait à démontrer son incompétence en la matière. Nous buvons un peu la même eau, nous respirons en partie le même air et nos douanes voient transiter une quantité de ressources naturelles dont nos économies respectives se nourrissent abondamment. On pourrait pratiquement parler d’un besoin primaire pour la stabilité de nos relations de voisinage.
Sans être en mesure de commenter le tout plus pertinemment, je dirai qu’il est à peu près temps que nous nous intéressions davantage au commerce de l’eau au Québec, économiquement et éthiquement parlant. Un récent rapport publié en août faisait une évaluation préliminaire se chiffrant en milliard de dollars de dividendes si le gouvernement du Québec se décidait à systématiser la commercialisation de son eau douce renouvelable, soit seulement la partie de notre abondante ressource qui n’entamerait pas nos réserves. Et le nationaliste pur et dur risque de s’offusquer à l’idée de vendre son eau et son âme aux quatre coins de la planète, l’humaniste québécois ne verra pas comment il pourra refuser de donner à boire à son prochain assoiffé en sachant qu’il ne manquera pour ainsi dire jamais d’or bleu. Un débat qui s’annonce passionnant.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme : quel parti a le meilleur programme en matière d’environnement? et est-ce celui qui se fera élire comme nouveau parti minoritaire le 15 octobre au soir?
Mon pronostic se limitera pour l’instant à dire qu’un gouvernement minoritaire n’est probablement pas la meilleure idée pour faire avancer nos dossiers environnementaux. Surtout que les conservateurs seront soit au pouvoir soit dans l’opposition et que dans un cas comme dans l’heure, ils seront prêts à déchirer leur chemise pour protéger leurs avantages bitumineux.