Alors ça y est, le Président Obama et les services secrets se sont entendu, il pourra conserver son Blackberry, et ce malgré les sourcillements des hommes en noir. L’ordinateur portatif de M. Obama faisait déjà coulé de l’encre depuis un moment, son propriétaire y étant fortement attaché et en faisant grand usage, alors que tous entrevoyaient que les protocoles de sécurité de la présidence lui en rendraient l’usage difficile.
On permet donc au président de conserver son engin, et donc un lien virtuel – quoique direct – avec le monde extérieur, plus particulièrement avec certains privilégiés, dont des amis. Ce qui semble maintenant anodin pour le citoyen moyen ne l’était point pour l’homme le plus puissant du monde, sa garde rapprochée se souciant du possible piratage de ses communications. Rappelons d’ailleurs que les deux présidents précédents, Bush et Clinton, s’étaient même fait interdire l’usage du courriel, ce qui frise l’inimaginable en 2009.
Outre cet incident, la dernière campagne, en fait celle de Barack Obama, nous a montré l’incroyable outil de pénétration et de liaison de la population que représentait l’Internet. La collecte de fond du futur président a atteint des records, notamment grâce aux petits dons de particuliers, qui l’appuyaient par l’entremise de son site web. Non seulement celui-ci permettait-il de récolter des fonds, mais il entretenait également le lien (par courriel) et la discussion (par blogue) avec les supporteurs
Plus que jamais, et au-delà des discours de geeks et des publicités de fournisseurs de services, il appert que l’Internet, notamment par sa migration sur les plateformes mobiles telles les ordinateurs portatifs (PDA) et les téléphones cellulaires, est devenu omniprésent dans nos modes de travail, voire même dans nos modes de vie. Faut-il s’en réjouir ou plutôt se poser de sérieuses questions devant le fait qu’un nombre grandissant de personnes ne puissent pratiquement plus se passer de leur appendice technologique?
Disons que, dans le cas présent, si l’outil peut permettre de césurer quelque peu la bulle contrôlant l’information se rendant aux puissantes oreilles présidentielles et permettre à celui-ci de garder un lien plus direct avec le reste du monde, eh bien nous en aurons à tout le moins trouvé une utilisation valable. L’autre bonne nouvelle serait que ledit sieur Obama s’apprêterait à assouplir l’application des législations votées dans la foulées du 11 septembre et permettant à Big Brother d’épier les conversations et échanges virtuels jugés suspects, et qui faisaient des technologies de communication de véritables outils de surveillance.
Tout ceci est fort intéressant. Il sera également intéressant de se pencher sur les gestes canadiens et québécois en matière de technologies de l’information. Ce n’est que partie remise.