Assis sur les genoux d’un icône marketing, gracieuseté de Coca Cola, le quidam répond à la question fatidique, inévitable.
– Que veux-tu pour Noël?
– L’objet de mon désir de consommation
– Oh Oh Oh, et c’est quoi au juste?
– C’est un objet de consommation
– Et pourquoi, mon petit, veux-tu cela?
– Pour consommer mon désir
– Avec…
– Un objet de désir
Entre les allées d’abondances culturelles, je m’imagine cette scène et constate mon embêtement. Le marketing ou son pendant franchouillard, le marchandisage, m’incite à consommer, désirer, acquérir, échanger au besoin, et ce, quelle que soit la langue du produit convoité.
Mon désir de consommation est grand, ma culture est assoiffée, mais devant ces coffrets alléchants et ces spéciaux conçus pour me permettre de m’en mettre plus sous la dent, que fais-je? Où suis-je? Que signifient ces transports? Que ne suis-je riche pour m’enrichir l’âme.
C’est Noël et ce n’est pas parce qu’il neige dedans ma tête, mais bien parce que l’âge du plastique me permet d’échanger une identification à quatre chiffres, ou olographe, contre des montagnes de biens qui s’empileront bientôt sur mes tablettes, dans ma bibliothèque, ma discothèque ou ma DVDthèque. Je parle de ces choses qui seront à moi, car à Noël, tant qu’à être sur place, j’aime bien me gâter.
Il sera toujours temps, demain, de payer tout ça, en attendant, je consomme, mais je consomme culturel.
Que c’est bon d’être de retour.