Avoir rien fait et tout faire pour rien

L’action. L’agir. Les grands de ce monde, je pense qu’ils en ont un peu perdu de vue le sens. Remarquez, quand on a tout à gagner du statu quo, on ne se démène plus comme avant. Le concept d’action gagne alors en grandiose creux ce qu’il perd en authenticité.

Le Nobel à Obama, c’est du vent. Pire, on a remis le prix cette année au vent en tant que tel. Un vent de changement, soit, mais ça reste que du brassage d’air. Quant à moi, ce vent n’a jusqu’ici qu’un seul mérite, celui de disperser l’odeur des cadavres. Peu importe, la chance au coureur comme on dit. Je veux juste qu’on voit bien toute la distance qu’il y a entre l’action et « l’intention d’établir un dialogue ».

Dans le sens contraire maintenant, de vide grandiose, Icare Laliberté. C’était quoi tout ça? Je comprends pas, sinon qu’ici la cause (l’eau) semble porter les envolées délirantes, baroques et égomaniaques de l’homme. Ç’eut dû être l’inverse. Les experts en empreinte écologique nous diront combien d’eau on a gaspillé pour aller lire un poème dans l’espace.

Ils m’emmerdent. Ils ajoutent à ma fatigue. Néanmoins, vous l’aurez constaté, je suis de retour. Contre le vent et l’eau, ensemble, nous fouterons le feu à la Terre.

2 réponses sur “Avoir rien fait et tout faire pour rien”

  1. Simon, je suis très heureux de te voir de retour, et ta plume toujours aiguisée. J’appuie ton pyromanisme, que dirais-tu de pousser l’audace jusqu’à foutre le feu sous l’eau?

    Pour ce qui est du creux du vent, je seconde également en mentionnant au passage que Obama lui-même semblait plutôt perplexe, mais bon, c’est quand même vrai que de voir quelqu’un d’autre que Bush aux commandes des armées yankees est une occasion de célébrer en soi. Et les Scandinaves sont des gens qui s’éclatent rare, c’est bien connu.

    Plus sérieusement, je crois qu’il s’agit, au moins en partie, d’une forme ratoureuse de tentative d’influence sur des décisions importantes à venir, notamment en ce qui concerne l’Afghanistan, et Copenhague aussi. On verra bien, mais comme tu le dis, il me semble que d’ordinaire les prix sont décernés pour récompenser des actions, et non des intentions. Quand même, les intentions de Obama nous changent un peu de celles de Bush…

    Et pour le Guy, je ne suis pas certain que son spectacle ait plus d’impact que des projets de terrain, l’un n’empêchant cependant pas les autres. Et s’il avait dépensé son fric pour s’acheter une villa, personne n’en parlerait et la navette serait allée dans l’espace anyway. À défaut de parler de l’eau de rose du spectacle, on aurait jasé de la dernière défaite du Canadien ou de la dernière bêtise de Harper, faut bien chialer sur quelque chose, il y a du ridicule partout. Je me dis qu’au travers du sien, il a quand même essayé de conscientiser le monde à un problème qui est énorme, j’aurais quand même apprécié de voir un peu plus ce que One Drop a fait ou fera de concret pour l’Eau.

    Bref, que des actions suivent les intentions.

    À+

  2. Décerner un Nobel de la paix à Obama c’est comme célébrer les faits et gestes d’un Don Quijote de la Mancha…
    Venez voir ce qu’il fait en ce moment en Amérique Latine, le beau gosse métisse: il sème le vent avant de récolter la tempête…des bases militaires fleurissent partout.

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